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Retour de mission et soutien émotionnel

Les humanitaires sont-ils confrontés à des situations émotionnellement difficiles ? Comment se passe le retour de mission pour les travailleurs de la solidarité internationale ? Quel soutien émotionnel peut être proposé à ceux qui reviennent de mission et qui ont besoin de décompresser ?

Le retour d’expatriation est souvent une étape difficile pour toute personne qui a voyagé suffisamment longtemps dans un contexte culturel différent du sien. Il en va de même pour les humanitaires qui reviennent de mission. Ce retour de mission est souvent synonyme de changement soudain du rythme de vie, du contexte sécuritaire et du cercle social. Ces changements, parfois brusques, peuvent entraîner une perte de repère, une grande fatigue physique et psychologique, mais également amener les personnes à s’isoler, sans la possibilité de partager leurs ressentis et leurs expériences à leur entourage.

Ancien expatrié de la solidarité internationale, Stéphane Joli est aujourd’hui formateur à l’Institut Bioforce et fondateur de l’association Noria Humanitaire. Les terrains difficiles Stéphane les a bien connu lorsque, dans les années 90, il est envoyé en Irak en temps que logisticien pour venir en aide à la population qui souffre de la guerre. Sur place, son équipe et lui « essuient les platres ». Il faut dire qu’à l’époque les règles de sécurité ne faisaient pas vraiment parti de la culture humanitaire et cela aura un impact fort sur cette génération d’humanitaire. À son retour, Stéphane réalise qu’aucune prise en charge n’est proposée pour aider les travailleurs humanitaires à surmonter les difficultés du retour à « la vie normale ». Il décide alors de s’investir pour sensibiliser les acteurs de la solidarité internationale à la prise en charge des expatriés au retour de mission.

L’association Noria Humanitaire propose alors un « sas de décompression » dans un gîte en Ariège. L’objectif est d’éviter cet isolement du retour d’expatriation qui amène parfois les humanitaires à repartir de façon précipitée sur le terrain. Stéphane organise des sessions d’accompagnement au retour. Ces moments privilégie les moments d’échange et de partage dans un cadre propice à la réflexion. Ce temps permet de se poser, de faire le point et de préparer sereinement un nouveau départ. Composé uniquement de bénévole, Noria Humanitaire est une plateforme d’écoute et de soutien qui poursuit son travail d’accompagnement et de sensibilisation au sujet du retour de mission et du soutien émotionnel aux travailleurs humanitaire.

Pour aller plus loin, vous pouvez vous rendre sur la page de Noria Humanitaire : https://www.facebook.com/groups/106370746050040/

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L’humain au coeur de l’action de solidarité internationale

A quoi servent les Ressources Humaines dans l’humanitaire ? Existe-t-il des contraintes RH spécifiques au secteur de la solidarité internationale ? Quel est le lien entre une bonne gestion des ressources humaines et les programmes ? Que peut faire le secteur pour améliorer ses pratiques RH ?

La gestion des ressources humaines représente un axe central de la bonne réalisation des programmes d’aide humanitaire. Benjamin Clerc nous aide à mieux comprendre l’enjeu des RH dans le secteur de la solidarité internationale. Son expertise de terrain nous aide à mieux comprendre les rouages du recrutement, de l’accompagnement des managers et des employés et des stratégies RH. En effet, pour Benjamin, il existe un vrai manque à gagner sur le façon dont sont perçues, valorisées et aussi mises en place les RH . Selon lui, les RH sont encore trop administratives, parfois opérationnelles mais trop rarement stratégiques. Après nous avoir détaillé son parcours, Benjamin nous amène à nous questionner sur la place des RH dans l’humanitaire.

Aujourd’hui coach et formateur dans la gestion des ressources humaines et les compétences de l’humain, Benjamin Clerc spécialisé dans le management des ressources humaines et de la stratégie opérationnelle après avoir suivi un cursus initial dans une école de commerce. Suite à une première expérience réussie dans ce domaine en France, il décide de partir en Nouvelle-Zélande puis au Royaume-Unis. Son intérêt pour la solidarité internationale l’amène à travailler pour différentes ONG anglo-saxonnes (Christian Aid, Merlin, Save the Children). Ses différentes missions l’amèneront à mener des projets dans différents pays d’Afrique, au Pérou et en Asie du Sud-Est, notamment au Myanmar/Birmanie. Fort de cette grande expérience à l’international, Benjamin est aujourd’hui investi en France pour accompagner des personnes qui cherchent à se reconvertir dans l’humanitaire, pour coacher des responsables d’équipe et pour former de futurs humanitaires.

Les parcours qui permettent de travailler dans l’humanitaire sont très variés. Il est possible de faire carrière dans l’humanitaire, à condition de bien se former et de savoir gérer les contraintes spécifiques liés à la solidarité internationale.

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Sécurité en mission humanitaire, une responsabilité partagée entre les ONG et les humanitaires

Travailler dans l’humanitaire c’est aussi parfois s’exposer à des risques de sécurité. Quels sont les risques auxquels les humanitaires sont exposés ? Comment les ONG gèrent-elles la sécurité de leur personnel ? Comment ces risques peuvent-ils impacter les programmes ? Quels sont les bons réflexes à avoir ? Peut-on anticiper ces risques et s’y préparer ?

Riche d’une expérience de 10 ans dans la gestion de la sécurité et de la sureté dans la solidarité internationale, Marine Menier nous aide à mieux comprendre ces enjeux. Après avoir validé un master en relations internationales, Marine se spécialise très rapidement dans le domaine de la sécurité au sein de l’ONG Handicap International. Aujourd’hui elle donne des conseils pour différents acteurs de la solidarité internationale. Son expérience nous permet de mieux comprendre les différents enjeux de la sécurité à l’étranger.

Après des études en géopolitique et analyse de conflits, Marine s’est spécialisée dans la gestion des risques à l’international.

Avec 8 ans d’expérience dans la sécurité et sureté au sein de grandes ONG françaises et anglaises (sécurité personnelle, sécurité organisationnelle et gestion de crise), elle intervient depuis 3 ans en tant que consultante pour des organisations de tailles et natures variées, accompagnant à la fois salariés et dirigeants, en France et à l’étranger. Ses nombreuses missions lui ont permis d’acquérir une connaissance profonde des questions sécuritaires dans des contextes dégradés, où la dimension psychologique est tout aussi importante que les contraintes techniques du terrain. Elle a développé une approche pragmatique de son activité : mettre en place tous les moyens nécessaires pour permettre le bon déroulement d’une mission.

En parallèle, elle a fondé Get ready, une structure spécialisée dans l’accompagnement des voyageurs (profils aventure) dans le développement de leurs savoirs et savoir-faire nomades (préparation, équipement, sécurité et santé, premiers secours, mécanique, etc.). Marine est également secouriste bénévole à la Croix-Blanche, formatrice de formateurs, instructrice ponctuelle pour des évènements outdoor, et point focal log et sécu pour des expéditions internationales. Sa priorité, vous préparer pour l’Aventure.

Si la gestion de la sécurité est une des missions des ONG, il ne faut pas oublier que ce sont les individus qui constituent le premier maillon de la chaîne. Nous sommes donc tous responsable de notre propre sécurité. Ainsi, Marine nous explique, au travers de sa propre expérience, l’intérêt de se former aux premiers secours, son avis sur la self-défense et l’importance de bien mûrir son projet de départ en mission. Pour avoir plus d’information sur la préparation au départ, vous pouvez consulter le site internet : https://www.getready-preparationauvoyage.com/

Si vous avez des questions complémentaires, n’hésitez pas à les partager dans l’espace commentaire.

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Réussir à concilier ses valeurs personnelles et professionnelles

Lorsque l’on souhaite s’engager dans l’humanitaire, on a le sentiment d’être mû par des valeurs fortes et universelles de solidarité. Cependant, il n’est pas rare de se retrouver déçu par la réalité du monde du travail. Comment transposer ces valeurs humaines dans le monde du travail ? Comment valoriser ses expériences sur le terrain avec sa vie professionnelle ?

Dans cette interview, je vous propose d’écouter le parcours atypique d’Alexandre. Après avoir effectué un stage en Bolivie, Alexandre décide de s’investir auprès des communautés amérindiennes en Amérique du Sud. De retour en France il fonde avec des amis l’association UNIDOS (asso-unidos.com) afin de pouvoir poursuivre les actions entreprises lors de son stage tout en essayant de concilier sa vie personnelle et professionnelle.

Un parcours qui montre qu’il est également possible de s’engager en entreprenant des actions depuis la France. C’est également l’occasion de se poser des questions sur la transversalité des compétences professionnelles vers la solidarité internationale, sur l’engagement à l’étranger et sur l’interculturalité. Un focus particulièrement intéressant sur la situation des communautés en Amérique du sud et sur le respect des traditions locales.

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L’enjeu de la logistique dans une ONG médicale

Peut-on faire de l’humanitaire sans être médecin ou infirmier ? Comment aider sur des campagnes de vaccination ? Faut-il faire une formation spécifique pour faire de l’humanitaire ?

Geoffrey Meszaros est parti d’un DUT en logistique et transport pour finir sur des missions médicales avec l’ONG Médecins sans Frontières. Il nous rappelle qu’il n’est pas besoin  d’être médecin ou spécialisé dans le paramédical pour travailler sur une mission médicale. Après des missions de vaccination et de lutte contre le choléra, Geoffrey se spécialise dans la gestion des centres médicaux et des camps de réfugiés. Son expérience a également servi à améliorer la formation proposée aux logisticiens de MSF.

Malgré son expérience dans différents pays en difficulté, c’est son expérience en France qui l’a le plus marqué sur la gestion des camps de réfugié. Il nous partage dans cet entretien son retour d’expérience et nous raconte en détail son parcours dans l’humanitaire et le fonctionnement des missions sur lesquels il a travaillé. Du camp de réfugié dans le nord de la France à Sana, au Yémen, Geoffrey nous livre la vision d’un Français investi dans l’humanitaire qui porte un regard critique sur la politique française.

Aujourd’hui formé à la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), il souhaite pouvoir opérer des changements plus profonds en France.

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La question de l’interculturalité en mission humanitaire

Accepter les différences culturelles est essentielle pour aller à la rencontre de l’autre. Oui, mais comment se positionner en tant qu’expatrié dans un pays à l’étranger ? Quelles sont les limites de ce que l’on peut accepter sous couvert de la différence culturelle ?

Une mission humanitaire c’est avant tout travailler dans un contexte spécifique, à l’étranger, dans des conditions de travail particulières. Qu’il s’agisse d’un stage à l’étranger ou d’une mission avec une grande ONG, la question de l’interculturalité se pose : richesse ou contrainte ?

Juliette Charpentier nous présente son parcours dans le monde de l’humanitaire et ses expériences sur le terrain. Après avoir beaucoup voyagé et suivi une licence en économie, elle décide de se former et de s’engager dans l’humanitaire. Son expérience sur différents continents lui a permis de se confronter à différentes cultures : Népal, Pérou, RCA, Tchad et Congo (entre autre). Chaque fois le positionnement de l’expatrié se pose, car le respect de l’autre est primordial. Mais il arrive aussi que l’on se fasse déborder et que l’on accepte trop de choses sous couvert de l’interculturalité. Tout l’enjeu est de trouver les limites que l’on est prêt à accepter.

Connaitre ses limites, c’est aussi savoir gérer les risques. Après avoir vécu une situation dangereuse au Pérou lors de son stage, Juliette s’est formée entre temps sur la sécurité. Son témoignage permet de rappeler que l’on peut limiter les risques en amont en définissant mieux les mesures de sécurité, mais également après coup en étant informé sur la prise en charge psychologique. En effet, les conséquences psychologiques d’une agression ou d’un accident ne doivent pas être prises à la légère.

Travailler dans l’humanitaire est souvent une expérience de vie unique, parfois courte, qui mérite que l’on se prépare et que l’on se forme pour l’appréhender au mieux.

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Les dérives de l’expatriation

Comment avoir une première expérience dans l’humanitaire ? Quels sont les risques ? Comment bien vivre l’expatriation ?

Partir en mission humanitaire : souvent plus facile à dire qu’à faire. Surtout lorsque l’on considère la durée d’une mission. Entre le stage humanitaire de 1 mois et le programme d’un an il y a une grande différence d’engagement. L’expatriation peut être vécue de différentes façons.

Elliott De La Roche a pu expérimenter ces différences au travers de ses différents voyages. Son savoir-faire dans la logistique humanitaire lui a permis de s’investir dans une petite association au Cambodge, puis à Médecins sans Frontières (MSF) en Papouasie Nouvelle Guinée pour finalement revenir en France avec l’association Aurore. Un parcours riche en enseignements qui permet de nous questionner plus largement sur la notion d’aide humanitaire et sur les différents degrés d’engagement.

Habitué aux voyages en tout genre Elliott n’en est pas à sa première expérience de l’expatriation lorsqu’il réalise son stage au Cambodge. Il va pourtant être confronté à une situation, peu évoquée lorsqu’on parle d’expatriation, et qu’il a dû dénoncer : la pédophilie. Malheureusement, il arrive parfois que les actions d’une association (souvent dans la protection de l’enfance) attirent des personnes qui ont des tendances pédophiles. Dans ce cas, l’expatriation sert de couverture à des personnes qui ne pourraient pas agir dans leur propre pays.

Mais cette mésaventure n’empêche pas Elliott de poursuivre son rêve et il fini par partir avec la grande ONG Médecins sans Frontières. Cette fois, l’expérience sera interrompue par des sentiments plus nobles 🙂

Voyager, aider son prochain, agir auprès des populations en difficulté… Poursuivre son rêve peut également nous faire réaliser que notre place est plutôt chez nous, à aider « en bas de chez soi ». Un beau parcours de vie qui a le mérite de nous questionner sur nos motivations profondes et sur nos limites.

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Logisticienne Humanitaire

Comment travailler dans l’humanitaire ? Quels sont les métiers nécessaires à la réussite d’une mission humanitaire ? Quelles sont les conditions de vie / de travail sur place ?

Voici des questions que je me suis longtemps posées avant de finalement découvrir « la réalité du terrain ». Le travailleur humanitaire est tantôt admiré, tantôt critiqué mais très souvent fantasmé. J’ai souhaité réaliser cette série de podcast dans le but de faire découvrir l’envers du décor grâce à une série d’interviews d’acteur du terrain.

J’ai donc décidé de vous livrer ici un premier témoignage plein d’enseignement que nous livre Louise Massé une jeune travailleuse humanitaire (seulement 25 ans) qui a commencé sa carrière dans des pays en crise : Sud Soudan, Syrie et aujourd’hui la République Centre Africaine. Son expérience de terrain nous aide à y voir plus clair sur l’organisation d’une mission humanitaire d’urgence et sur la logistique en particulier, un métier support essentiel à la bonne réalisation d’une mission humanitaire.

Mais il n’y a pas que l’aspect métier à prendre en compte lorsqu’on se lance dans l’humanitaire. L’expatriation amène à travailler dans des conditions de vie très particulières qui peuvent très vite devenir compliquées dans un cadre sécuritaire renforcé… un contexte que Louise connait très bien !

Je vous laisse découvrir ce témoignage unique et je vous invite à vous abonner pour suivre les prochaines interviews à venir.

Vous pouvez également laisser un commentaire pour réagir à l’interview ou pour soumettre des suggestions 🙂