Catégories
Interviews Métiers de l'humanitaire

Infirmière humanitaire

Le personnel infirmier représente une part très importante des travailleurs humanitaires engagés dans une mission médicale. Comment devient-on infirmier dans l’humanitaire ? Quelles sont les études nécessaires pour s’adapter à ce contexte ? Quelles sont les évolutions professionnelles possibles ?

Lisa Merzaghi s’est engagée dans auprès de Médecins sans frontières après avoir effectué ses études d’infirmière en Suisse et validé un diplôme de médecine tropicale en Belgique. Ses différentes missions ont couvert des crises sanitaires majeures comme Ebola au Sierra Leone mais également des crises humanitaires de grandes ampleurs comme les déplacés et les réfugiés aux frontières de la République Centre Africaine ou en Grèce. Son expérience en pédiatrie et sa spécialisation en médecine tropicale lui ont permis de s’adapter au mieux aux missions auxquelles elle a participé et à assurer les soins nécessaires aux populations dans le besoin.

Être infirmière dans l’humanitaire c’est également la possibilité d’évoluer dans ses missions et dans les responsabilités exercées. L’organisation d’une mission médicale nécessite également les connaissances médicales des personnels de terrain pour mettre en place les actions nécessaires à la réussite du programme. L’expérience de Lisa nous permet d’avoir un vision complète de la polyvalence dont les infirmiers doivent faire preuve au quotidien.

Aujourd’hui, plus que jamais, le personnel médical et para-médical est nécessaire pour répondre aux différentes crises sanitaires, migratoires et environnementales qui éclatent un peu partout dans le monde. L’ONU estime qu’il existe une pénurie mondiale du personnel de santé qui représenterait plus de 50% des besoins actuels et que 9 millions de sages-femmes et d’infirmiers supplémentaires dans le monde seraient nécessaires pour atteindre la converture sanitaire universelle à l’horizon 2030.

En plus de son engagement sur le terrain, Lisa est également contributrice pour le média Echo Solidaire (https://echo-solidaire.org/). Dans le cadre de la journée mondiale de l’aide humanitaire qui se tient le 19 Août 2020, Périple Humanitaire s’est associé à Echo solidaire et à Carnet de Bord Humanitaire (www.cdb-humanitaire.fr). Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux personnels infirmiers et sages-femmes dont l’ONU a décrété que l’année 2020 leur était dédiée.

https://echo-solidaire.org/sages-femmes-et-personnel-infirmier-a-lhonneur-de-la-journee-mondiale-de-laide-humanitaire/
Découvrez ici l’article de Echo Solidaire.
Découvrez ici la vidéo réalisée par Carnet de Bord Humanitaire
Catégories
Interviews

Humanitaire et santé mentale

Les humanitaires sont-ils plus exposés à certains risques psycho-sociaux ? Comment vivent-ils les situations difficiles auxquelles ils sont confrontés ? La psychologie permet-elle d’améliorer l’aide humanitaire ?

Les événements auxquels participent les travailleurs humanitaires sont potentiellement traumatisant. Intervenir dans un pays en guerre, réagir à une catastrophe naturelle ou sanitaire, venir en aide à des personnes très exposées à la misère ne peut pas laisser indifférent. Pourtant chaque jour des hommes et des femmes s’attache à améliorer la vie des plus démunis autour de chez soi ou à l’étranger. Ce travail difficile laisse des traces et les aidants ont parfois également besoin d’aide. Une aide psychologique pour tenir et pour ne pas se perdre.

Marianne Kedia est psychologue clinicienne et travaille aujourd’hui pour une grande ONG française. Spécialisée dans le traumatisme psychique, elle est notamment l’auteure du livre Panser les attentats. Son parcours lui a permit, au travers de sa spécialisation, de s’investir dans différentes institutions pour venir en aide aux personnes exposées à des événements traumatisants. Les travailleurs humanitaires étant particulièrement exposés à ces situations, les ONG ont depuis quelques années mis en place des cellules de soutien psychologique pour leurs salariés. Certaines ONG ont même créé un poste en interne pour accompagner les humanitaires sur leur santé mentale. C’est ce fil conducteur que Marianne a suivi et qu’elle nous raconte au travers de son parcours.

Comprendre le rôle d’un psychologue dans une organisation humanitaire permet également de mieux comprendre leurs conditions de vie et de travail. Les travailleurs humanitaires ont pour beaucoup besoin de cet accompagnement psychologique. Être à l’écoute des salariés, les accompagner à leur retour de mission, intervenir en cas d’événement traumatisant, trouver des solutions très concrètes à leurs maux psychiques, voilà le rôle principal de Marianne Kédia qui accepte ici de nous dévoiler une face cachée de l’action humanitaire.

Catégories
Comprendre et aller plus loin

Organigramme d’une ONG

Le fonctionnement d’une ONG peut parfois ressembler à celui d’une entreprise classique. Certes, une petite structure aura un fonctionnement propre à ses capacités et à ses moyens. Toutefois, le monde de l’humanitaire tend à se professionnaliser et l’organisation des grandes ONG suit un certain modèle.

Très souvent, une ONG est avant tout une association (loi 1901 si il s’agit d’une structure française) dont le siège se trouve dans le pays d’origine. En France, par exemple, beaucoup de sièges de grandes ONG se trouvent à Paris et à Lyon. Néanmoins, une ONG peut très bien être directement créée directement dans le pays d’origine. C’est d’ailleurs le cas de la majorité des associations plus modestes.

En déployant ses actions dans un pays d’intervention spécifique, l’ONG peut alors installer un bureau dans une base nationale. Celle-ci est la plupart du temps située en capitale et a pour rôle de coordonner les actions au niveau local et de faire le lien avec le siège. Si l’organisation est suffisemment importante, cette base nationale fait le lien avec les bases locales qui sont plus éloignées des grandes villes et plus proches des populations bénéficiaires de l’aide humanitaire.

La composition des équipes est généralement organisée de façon hiérarchique avec du personnel terrain qui est sous l’autorité de responsables terrains, eux-mêmes sous la direction de coordinateurs qui réfèrent à un chef de mission. Le chef de mission est garant du bon déroulé de la mission et applique les directives du siège. Très souvent, les métiers sont divisés en deux catégories :

  • Les métiers techniques, qui possèdent les compétences spécifiques à la bonne réalisation de la mission. Il peut s’agir de métiers spécialisés dans le milieu médical, la nutrition, la gestion de l’eau, etc. Par exemple, une campagne de vaccination aura besoin de médecins, d’infirmiers et de personnes ayant des compétences médicales pour coordonner les actions sur le terrain.
  • Le métiers supports, qui sont en charge du bon déroulé de la mission. Il s’agit souvent de fonctions qui ne sont pas perçus par le grand public mais qui sont essentielles à la réalisation des programmes comme la logistique, l’administratif, les ressources humaines, etc. Par exemple, une campagne de vaccination aura également besoin de logisticiens pour assurer l’approvisionnement du matériel médical (voir l’interview L’enjeu de la logistique dans une ONG médicale)

Chacun des postes qui composent la mission peut être occupé par différents types de travailleurs. Tout d’abord, le travailleur peut venir d’un pays étranger au pays d’intervention (expatrié) ou être directement embauché pour travailler dans son pays (travailleur local). On considère que près de 90% des travailleurs humanitaires sont des travailleurs locaux, sovent appelé « staff national ». Ensuite, il existe différents statuts qui encadrent la mission du travailleur. Ce dernier peut être :

  • Salarié : dans ce cas, la personne perçoit un salaire et est souvent engagée sur une période assez longue (6 mois minimum). Il est souvent demandé aux salariés d’avoir de solides compétences et quelques années d’expériences (acquisent dans l’humanitaire ou non).
  • Volontaire : ce statut permet de percevoir une indemnité de subsistance. On estime qu’environ 80% du personnel expatrié dans l’humanitaire est constitué de volontaires. Attention : le terme français n’est pas à confondre avec « volunteer » qui en anglais signifie plutôt bénévole.
  • Bénévole : est un statut assez fréquent dans les petites ONG ou associations locales. Le bénévole ne perçoit pas de rémunération et les frais de la mission peuvent être à sa charge. Néanmoins, suivant l’organisation, le bénévole peut être nourri et loger en échange de son travail.

Catégories
Comprendre et aller plus loin

De la volonté d’agir à la réalisation du projet

Dans le cadre d’une action humanitaire, de l’émergence d’un besoin à la réalisation d’un projet, il y a souvent un long chemin à parcourir. Ce cheminement suit souvent une certaine logique : une stratégie d’action pour répondre à un besoin entraine un appel à projets pour financer les actions. Les ONG peuvent alors y répondre en fonction de leurs compétences et du domaine d’intervention. Les ONG peuvent également avoir une certaine liberté d’action grâce à des fonds propres. Une fois tous ces critères remplis, l’ONG peut procéder à des embauches pour mener à bien leurs missions.

Pour en savoir plus sur le fonctionnement d’une ONG vous pouvez regarder l’organigramme d’une ONG !

Catégories
Comprendre et aller plus loin

Comment fonctionne une ONG ?

Il est parfois difficile de visualiser le fonctionnement globale d’une ONG qui intervient dans différents pays. Nous vous proposons ici un visuel simple sur l’exemple d’une ONG française qui intervient en République Centre Africaine.

Vous pouvez également en apprendre un peu plus sur le fonctionnement d’une ONG en regardant notre vidéo explicative :

Pour avoir des exemples concrets d’humanitaires expatriés ayant travaillé en RCA vous pouvez écouter les interviews suivantes :